Chapitre 1 - Extrait 7 : Mathilde
En claquant la portière du côté de Tom, il me semble entendre
un cri. J’ouvre la porte du côté conducteur, les sourcils froncés. Un «
Non » résonne. Je ne peux pas rester là sans rien faire. Penchée vers les
enfants, je donne quelques recommandations. « Restez là les enfants, s’il y a
un problème, courrez vers l’appartement. Enfermez-vous, maman
arrive. ».
Je prends mes talons à la main pour courir plus vite. L’herbe
est fraîche, humide ; les cailloux du petit chemin, beaucoup trop pointus.
Mon cœur s’emballe, ce n’est pas le moment de se plaindre. Mon instinct me dit
de foncer, mais mon esprit cartésien calme le jeu : je ne sais même pas me
battre. Qu’est-ce que je pourrais bien faire face à un homme d’un mètre
quatre-vingt-dix. Même devant n’importe quelle personne en fait.
Lorsque, exténuée et titubante, j’arrive sous le pont, une
jeune fille en débardeur et jogging me tombe dans les bras, en pleurs et
effrayée. Sa joue est dans un sale état, griffée et boursouflée. Je tente de la
calmer, d’une main dans les cheveux. En arrière-plan, un homme grand et musclé
se tient debout, une pagaie à la main. Une vague de stress m’envahit. Faut-il
se mettre à courir dans le sens inverse le plus vite possible ? Je prépare
mes talons comme arme. J’aperçois ensuite une pagaie, et enfin, juste devant
lui, un corps inanimé. Je ne sais plus quoi faire. Ni mon instinct, ni ma
logique ne m’aident. Quand il s’approche, je protège d’un bras la jeune femme.
Je crie : « Ne vous approchez pas ! Qu’est-ce qu’il s’est passé
ici ? » La joggeuse est toujours aussi angoissée. Son regard ne peut
croiser le paysage du pont. Elle me supplie : « S’il vous plaît » et
s’agrippe à mon épaule, sans plus d’explication. L’homme semble encore plus
hébété. Je les dévisage tour à tour, plus perdue que jamais.
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